Un sale goût, un si bon goût de Fer
Une envie foireuse. Découper, ciseler, taillader, censurer. Censurer les mots pour faire sentir les maux.
Une envide foireuse. Celle de maltraiter la chair, d'y voir des repères de tout ce qui est cassé, brisé, broyé, à l'intérieur.
Comme je brise le miroir, j'éclate à l'intérieur.
Une envie foireuse, celle de voir les rougeurs du coeur se déssiner sur la peau. Brisant les possibles aveux qui ne sortent pas, pour ne titiller que les sens, matérialiser les idées noires, envoyer chier les explications, se contenter d'un soulagement tactile, sensitif. Savoir que la douleur existe, que j'existe.
C'est toujours plus facile de se meurtir le corps que de s'ouvrir le coeur. Quand on ne sait même pas ce qui brûle à l'intérieur, si fort que les mains tremblent, si fort que le coeur, cette éponge, frappe jusque dans la tête.
Oui, cette éponge, rien qu'une masse sanguinolante qui pourtant nous fait battre la vie comme s'il n'existait qu'elle.
Mais il n'existe qu'elle. Une vitalité bien présente, bourrée de gens, forte population qui ne parle pas. Même si elle devrait, même si elle voudrait.
D'autres comme moi ne savent que communiquer le fer. Exorciser les rougeurs intérieur, par cette même couleur.
Croiser alors le fer avec la chair, pour se sentir vivre, se sentir souffrir, se sentir con, se sentir crevé à l'intérieur.
Et repartir, profiter de la vie jusqu'à ce qu'elle nous ronge, jusqu'à ce qu'elle nous plonge, à nouveau, dans cette envie de fer, que les gouttes perlent, une pour chaque mots non prononcés, une pour chaque maux non avoués.