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Coffee_Alchimie's Art
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31 janvier 2009

~ Rêveries folles ~

Londres. Au temps des capes, des cannes et des jeunes filles de bonne famille.

Le silence régnait dans cette grande rue de Londres. Seul le pas d'une femme se faisait entendre. Une femme oui, à en entendre par le bruit que faisait ses chaussures à talons. Des petits pas léger mais secs. Ils étaient suivit d'un autre pas, plus léger encore, une canne. Ses petits pas secs et rapides avançaient vers une voiture aux vitres teintées, noire. Le bruit de sa canne lui se faisait plus discret, à raison qu'elle ne la pausait qu'une fois tous les quatre pas pour ne pas se ralentir. Il fallait faire vite.

- Le temps presse

Se disait-elle. Elle arriva tout près de la voiture qui s'ouvrit tout à coup. Un homme, grand et carré en sortit, place conducteur, et ouvrit la portière du siège arrière. Lui confiant sa canne afin de s'y engouffrer, la jeune femme se glissa, avec l'agilité et la grâce dont elle faisait toujours preuve, sur la banquette en velours bordeaux. Elle récupéra d'un geste vif la canne que son homme de mains tenait toujours et en profita pour lui en mettre un coup dans les jambes avant de la placer à côté d'elle. Non pas que le coup soit fort, mais rapide et sec comme toujours

- Pressons

Avait-elle dit. Le grand homme au cerveau minuscule se plaça alors très vite au volant.

- À La gare. Mais avant passez par chez moi j'ai quelques petites choses à régler, vite nous allons être en retard.

La voiture démarra sourdement, mais en vitesse et fila vers les quartiers riches, abandonnant cette rue des quartiers sombres, axe des organisations interdites.

La jeune femme ouvrit un petit boîtier placé dans le dos du siège conducteur. Il s'y trouvait un miroir dans lequel elle s'examina un moment. Les cheveux d'un brun ambre, des sourcils affinés sur des yeux noisette légèrement en amande. Un nez petit et fin, une bouche aux lèvres douces et effilées, un menton angulaire et en parfaite harmonie avec son visage. Sa peau était assez pâle mais étincelait d'une lumière nacrée, on devait résister à l'envie de la caresser, tandis que ses formes étaient fines mais parfaitement proportionnées, mises en avant sur le buste par un joli décolleté d'un corset noir. Elle portait aussi une jupe, noire et longue, légèrement fendue sur le côté gauche, ainsi qu'une cape, noire elle aussi. Elle porta alors son regard sur sa canne, délaissant le miroir. C'était une canne longue et droite, en bois contenant une tige en acier, bois recouvert par un joli noir laqué. Sur son poing, une jolie boule d'argent, dans laquelle était gravée une rose et deux initiales. Sans doute celles de la famille, étant un objet d'héritage familial.

Elle soupira tandis que la voiture tournait dans une rue qui se terminait sans issue, sur une grande maison aux allures sombre mais hautaines. Elle s'arrêta devant cette maison, et le conducteur de la Berline noire vint ouvrir la porte à "madame".

Celle-ci en descendit aidée par la main de son homme de mains, attrapant sa canne et la posant sur le sol en fixant la grande maison.

- Attendez-moi ici je n'en ai que pour quelques minutes.

Elle ouvrit la grille en fer forgé et traversa le petit parc qui menait à la porte d'entrée. Arrivée au palier elle sortit un trousseau de clef de la poche intérieure de sa cape, ouvrit la porte en bois noir et pénétra dans la maison. L'entrée de la grande bâtisse était un long et étroit corridor qui coupait pour ainsi dire la maison en deux. Elle pris d'abord la direction des étages. Montant les escaliers d'un pas pressé sans être non plus paniqué. Arrivant au premier, elle se dirigea vers le bureau et en ressortit avec une enveloppe qu'elle glissa dans sa poche. Puis elle passa dans la bibliothèque, et en ressortit cette fois-ci avec une petite clef dorée. Elle monta au deuxième étage où s'étendait quatre autres chambre ainsi qu'une salle d'eau et un balcon. Elle entra dans la chambre du fond et ouvrit le secrétaire. Avec la petite clef elle ouvrit un des tiroirs et en sortit une arme à feu, fine et petite elle se dissimulait parfaitement dans l'autre poche de sa cape. Elle l'y plaça et referma le tiroir et le secrétaire. Elle pris alors les escaliers et descendit aux sous-sols qui s'étendaient sous toute la grande bâtisse et ses espaces vers. Il y avait la cave à vin, et plusieurs pièces datant des temps de guerre. On pouvait aisément s'y abriter et s'y cacher, pourvues de tout ce qui était nécessaire à la vie quotidienne. Elle marcha le long du couloir étroit qui séparait les pièces comme dans les étages supérieurs et tourna dans le fond pour continuer dans un autre couloir. Elle pénétra alors dans une petite pièce qui semblait être une chambre d'enfant datant elle aussi des temps de guerre. Elle y poussa une armoire légère découvrant un mur vide. Pourtant, connaissant l'emplacement par coeur, elle n'eu qu'à appuyer sur le coin du panneau pour le faire basculer. Elle plaça le carré de mur plaqué sur le sol et composa les chiffres du coffre qui était auparavant dissimulé. Un clic se fit entendre et le coffre s'ouvrit, laissant la jeune femme récupérer une enveloppe pleine d'argent, laissant le reste de son contenu bien à l'abri.

Elle referma le tout, replaçant le carré de mur ainsi que l'armoire légère et repartit dans l'autre sens. Elle remonta à l'étage, replaça la petite clef dorée à sa place dans la bibliothèque et redescendit. Elle sortit de la demeure familiale qui n'appartenait plus qu'à elle, referma la porte à clef et traversa le petit parc. Elle ne dis rien en s'engouffrant dans la voiture qui une seconde plus tard démarrait en trombes en direction de la gare. Les rues de Londres défilèrent en silence devant les yeux de la jeune femme qui ne les regardait même pas. Elle pensait..

La gare, l'homme aux traits durs et froids aida la jeune femme à descendre. Elle pénétra dans la grande gare dont le hall était désert. Ses pas résonnaient sur le sol laqué, toujours cette canne qui marquait le rythme. Elle déboucha sur le quai, arrivant pile au moment où le train entrait. Deux mains d'une force mais aussi d'une douceur masculine glissèrent sur ses épaules.

- Toujours pile à l'heure..

Il avait une voix grave et sensuelle. Celle d'un homme dur et doux à la fois, d'une force autant morale que physique, d'une volonté de fer.. Elle ne résistait pas à cette voix, y obéissant comme une marionnette...Elle sentit ses baisers de velours dans son coup, et l'une de ses mains vint se glisser sous sa cape. Caressant son ventre du bout des doigts à travers le tissu. Venant saisir le révolver placé dans sa poche, arme qu'il plaça dans sa propre poche à lui.. Il attrapa aussi l'enveloppe remplie d'argent qu'il glissa dans la poche intérieure de sa veste. Plaçant sa main droite, avant sur son épaule, sur la main de la jeune femme, il attrapa la canne et d'un geste vif, la lança quelque centimètre en l'air pour la rattraper au milieu. Il se plaça face à la jeune femme, la pointant avec délicatesse du poing en argent de la canne.

- Donne moi la dernière enveloppe, ouvre là moi je veux la lire dans tes mains.

Elle s'exécuta, se retenant de rougir et de sourire tandis que le train ouvrait ses portes. Sur le papier de qualité se trouvait seulement trois mots. "je te suis." Trois mots qui voulaient à la fois dire je t'aime, je t'appartiens, et j'abandonne tout pour toi.

Il lui fit signe de monter dans le train, se dirigeant avec elle vers un compartiment libre, le sourire aux lèvres. Là, il lui offrit un baiser entre canelle et épice, avant de la regarder avec une lueur de malice dans les yeux.

- J'ai un cadeau pour toi.

Elle replaça une mèche de ses cheveux ambres et pausa sa cape à côté d'elle, dénudant ses épaules. Le bijoux qu'il découvrit en ouvrant la boite la fit finement rougir. C'était un collier en argent, sachant très bien qu'elle détestait l'or, auquel était accroché un pendentif un peu spécial. C'était un petit cadenas.. Sur le devant était gravé un coeur tandis que sur le revers était gravé cinq mots.

- À Sebastian, pour la vie. J'ai longtemps hésité sur cette phrase mais finalement j'ai opté pour quelque chose de plus sage. Il te plait? j'ai la clef regarde.

Il écarta le col de sa chemise d'un rouge sombre dévoilant une chaîne bien plus grosse que celle de la jeune femme, logiquement plus masculine. le pendentif n'était autre qu'une clef, sur le revers était gravé quelques mots aussi.

- Détenteur de toute ton âme,Abygaëlle...

Il sourit face à ses joues rougies,

- Il n'y aura que toi, et tu n'auras que moi. Je vais te faire vivre comme jamais tu verras.. C'est maintenant que ta vie commence. Je vais faire de l'ange que tu es un vrai petit démon. Mon petit démon..

Abygaëlle se mordit la lèvre puis se laissa aller à sourire, peu importe l'éthique de ses origines, peu importe toutes ses convictions, elle se sentait vivre lorsqu'elle était avec lui. Elle se sentait bien et plus libre que jamais, lorsqu'elle était enchaînée à cet homme. Il n'avait aucun sens. C'était ça le secret...

Elle se leva pour le rejoindre et se blottir contre lui, auparavant placée sur la banquette qui lui faisait face. Prenant possession de ses lèvres, il tendit le bras pour fermer la porte du compartiment à clef. Les rideaux étaient déjà clos. Doucement les lanières du corset de la jeune femme se desserrèrent, elle se laissa porter par la folie de ses baisers, porter jusque dans les nuages...

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